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Joyeuse Saint Photocopieur

14 February 2022

Dans le monde du photocopieur, il y a l’entretien d’embauche qui fait suite à une lettre de motivation qui avait pour accroche : « Vous aimez l’argent ? Moi, je l’aime encore plus que vous ». Mon premier rendez-vous, c’était un 14 février.

À ce moment, mon amour de l’argent est un rêve, un début d’ambition. Je suis venu à vélo, pour faire écolo, mais c’est surtout que j’ai pas de thunes.
Sur le parking de la taule : le love money est rempli de grosses réalités allemandes à 4 roues équipées de jantes. Leurs chauffeurs sont à l’entrée et ça se pavanent.
« Avec des voitures comme ça, vous devez tous travailler chez Uber ? Bonjour, j’ai rendez-vous avec le CDV, M. Durand ».
Un vendeur : Et vous ? Vous êtes le livreur de chez Deliveroo ? (Et bing, je viens de me prendre un SUV dans la ganache). Non ? Vous n’êtes pas livreur ? Comme vous n’avez pas les petits fours, entrez et prenez place sur un de nos canapés. M. Durand arrive ».

Il y a des personnes à qui on dit Bonjour avec assurance et des personnages à qui on balbutie un « Bon bon bonjour M. Durand». 20 secondes, 20 gestes, 20 centimètres, 20 mots… 20 mots multipliés par 2.

M. Durand : C’est désagréable. Vos bégaiements. Je vais vous poser une question Monsieur le jeune vendeur. Et merci d’y répondre en posant les syllabes bout à bout. Sans les doubler. Quelles sont vos objectifs ?

Moi : J’ai pris connaissance des challenges du trimestre. Du coup, je vais éviter de gagner celui des tropiques. Je ne vais pas partir en vacances alors que je commence un nouveau job ! Évidemment, oui, il y aura forcément des bégaiements pour moi, mais je ne veux pas qu’ils soient audibles pour vos finances . Ce premier trimestre, je serai rentable. Le suivant, je gagnerai la Rolex.

Voilà ! Ce 14 février, j’ai pris des coups de foudres, mais aussi des coups de je t’aime. En sortant, je me suis senti comme à un premier rencard. Mon palpitant affolé par cette envie de palper… de l’argent.